ÉDITO

Urgent de penser autrement la gestion des déchets ?

 

Alors que sous les effets croisés de la mondialisation, de l’accélération des évolutions scientifiques et technologiques, de la numérisation, sans oublier des politiques de transition écologique, il semble aujourd’hui évident à tous que nous sommes en train de changer de monde. Un changement dont les conséquences sur les modes de vie, de consommation et sur la production industrielle elle-même sont aujourd’hui parfaitement perceptibles.
Dans ce contexte, il est clair que l’on ne pourra plus longtemps encore assurer la gestion des déchets comme elle avait été pensée il y a 50 ans, à l’époque de l’avènement de la société de consommation.


Non seulement les produits on changé, mais encore les modes de consommation, poussés par les comportements de nouveaux consommateurs chaque jour plus nombreux à être sensibles à la sécurité environnementale et dont les attentes sont devenues pressantes.
Dans ce contexte, il est paradoxal de voir le tri à la source atteindre ses limites et ce, en dépit des efforts de communication déployés depuis des années par les collectivités. Peut-être faut-il y voir le signe qu’opposer discipline personnelle et traitement industriel des déchets ménagers est dorénavant dépassé ? Le moment n’est-il pas venu de s’autoriser à remettre en cause ce qui est devenu la doxa de la « responsabilisation du citoyen » pour augmenter les flux triés et recyclés ? La contribution volontaire du consommateur ne pourrait-elle pas prendre d’autres formes ? Ne faudrait-il pas transférer le coût du service sur l’acte d’achat et donc valoriser davantage les « achats responsables » pour faire de l’éco-conception la règle ? Et ainsi être en capacité de réformer un financement dont les sources sont encore et toujours essentiellement fiscales ?


L’élévation de la « conscience environnementale » des consommateurs, la volonté des élus, le progrès scientifique et technologique qui rend aujourd’hui possible ce qui ne l’était pas hier, … les ingrédients sont là. Reste à inventer le cadre puis à accélérer le mouvement !
C’est l’ambition de cette première Conférence sur les Déchets Ménagers que d’y contribuer.

Jacques MARCEAU

Président d’Aromates