Déchets ménagers :  la France face à ses nouveaux défis                 

Au plan mondial, l’ONU estime que l’activité humaine génère 2,3 milliards de tonnes de déchets ménagers par an. Un volume qui pourrait atteindre 4 milliards de tonnes d’ici 2050, soit une augmentation de 19 % dans les pays à revenu élevé et de plus de 40 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Plus d’un tiers de ces déchets ne sont pas gérés de manière sûre pour l’environnement pour ne pas dire, faute de moyens suffisants, pas gérés du tout. Parmi ces déchets, les plastiques occupent une place prépondérante du fait de leur volume mais aussi des risques avérés qu’ils représentent pour l’homme et la nature. Des déchets dont le recyclage fait l’objet de nombreuses recherches et du développement de technologies de plus en plus performantes mais dont seule une infime proportion sera éligible, à brève échéance, à ces traitements sophistiqués. La France connait de son côté une relative stabilité de sa production de déchets ménagers, voire une légère baisse dans certains territoires et l’on y observe une puissante dynamique en faveur de leur réduction et des efforts soutenus pour encourager le tri par les habitants et producteurs. Cette dynamique est principalement portée par les élus des collectivités territoriales et accompagnée par un secteur privé dont le savoir-faire et les performances sont reconnues dans le monde entier. Cependant, elle se heurte aujourd’hui à des risques au profit de filières de traitement gérées par les producteurs de biens de consommation eux-mêmes en vertu du principe « pollueur-payeur ». Un bouleversement du modèle français du service public de gestion des déchets qui, en privant les collectivités des recettes issues du recyclage au profit des metteurs en marché, se répercutera immanquablement sur le contribuable.

Jacques MARCEAU

Président d’Aromates Rencontres et Débats

Organisateur de la Conférence Nationale sur les Déchets Ménagers